بسم الأب والابن والروح القدس، الإله الواحد آمين
Au nom du Père, du Fils et du Saint-Esprit, un seul Dieu, Amen

Les sources islamiques

1) Le Coran :

Le Coran est la source principale du droit musulman (al fiqh). Il est considéré par la plupart des musulmans comme la parole d'Allah incréée, applicable en tout lieu et à toute époque (صالح في كل مكان و زمان).

2) La Sunna :

La tradition authentique attribuée à Mohammed, composée des hadiths (récits) que l’on retrouve dans différents recueils comme Sahih Bukhari et Sahih Muslim. Le premier est considéré par les savants musulmans comme le livre le plus authentique après le Coran. La Sunna regroupe les paroles, actes, approbations et désapprobations de Mohammed, ainsi que ses caractéristiques comportementales et physiques.

3) Le consensus ("al ijma’") :

Lorsque les érudits musulmans s’accordent sur un thème, ce consensus devient une source de preuve à part entière.

Le raisonnement analogique ("al qiyas") :

Soumis à certaines conditions, il constitue la quatrième source de preuve en Islam.

Rappel de la partie précédente

Dans la première partie, nous avons présenté les éléments et preuves issus de la tradition de Mohammed et de ses compagnons, en particulier des califes "bien-guidés".

Voyons maintenant le consensus dans les quatre écoles officielles de jurisprudence islamique. Ce consensus est en lui-même une preuve de "bonne conduite" et de "saine compréhension".

L'avis des écoles de jurisprudence sur la peine de l'apostat

Chez les Hanafites : Dans Ad-Dour Al-Moukhtar avec les commentaires de Ibn ‘Abidine (tome 4/226), il est rapporté :
" Soit l’apostat se convertit, soit il est tué en vertu du hadith : Celui qui change de religion, tuez-le... "
‍
Chez les Malikites : Dans At-Tawdhih Fi Charh Moukhtasar Khalil (tome 8/219), il est mentionné :" Quand au jugement de l’apostat, s’il ne laisse pas apparaître son repentir, ce sera la mort, comme rapporté par Al Bukhari et d’autres : Celui qui change de religion, tuez-le."
‍
Chez les Chafiites : Dans Touhfatou Al-Mouhtaj de Ibn Hajar Al-Haytami (tome 9/96), il est écrit :" Si les deux (homme et femme) persistent dans leur apostasie, ils seront mis à mort en vertu du hadith : Celui qui change de religion, tuez-le. "
‍
Chez les Hanbalites : Dans Kashshaf Al-Qana’ (tome 6/168), il est indiqué :" Les savants musulmans sont unanimes sur l’obligation de tuer l’apostat. "

Précisions sur les divergences

Seule l'école Hanafite propose une alternative, qui consiste à emprisonner l’apostat. Toutefois, les érudits mentionnent que cela se ferait sans nourriture ni boisson jusqu’à ce que mort s'ensuive, dans l’espoir qu’il se repente.

Ce consensus est clairement exprimé par plusieurs savants musulmans :

‍Ibn ‘Abdil Barr dans Al-Istidhkar (22/143) :"Je ne connais pas de divergence entre les compagnons concernant le fait de demander le repentir à l’apostat avant sa mise à mort."

‍Ibn Taymiyya dans Majmou’ Al-Fatawa (20/100) :"Le Coran et la Sunna indiquent que l’apostat est mis à mort par UNANIMITÉ, même s’il ne fait pas partie des combattants."

‍L’Imam As-San’ani dans Souboul As-Salam (2/383) :"Le hadith (mentionné par Al Bukhari) est une preuve qu’il est obligatoire de mettre à mort l’apostat, et c’est un CONSENSUS."

Conclusion

Est-il permis de remettre en question le Coran, la Sunna ainsi que le consensus ? Les premières générations de l’islam, jouissant d'une éloge coranique (Sourate 9:100) et d’un apport prophétique (les nombreux hadiths), auraient-elles eu une mauvaise compréhension de l'islam ?

Rappelons que ce sont elles-mêmes qui nous ont transmis le Coran et la tradition. Auront-elles mal interprété les propos de leur prophète ? Ou, au contraire, leur compréhension et unanimité en la matière indiquent-elles la "saine compréhension" de ces textes ?

À vous d’en juger !